Activités
Le programme est structuré en cinq axes:
A1/ Pour chaque île, hiérarchisation des priorités de conservation et sélection d’espèces
Durant cette première phase, à partir de critères communs, les partenaires ont priorisé leurs actions de conservation et sélectionné les espèces bénéficiaires du projet. La sélection d’espèces est basée sur les critères de responsabilité régionale et de degré de menace (sensus UICN, Listes Rouges). Seront également pris en compte comme critère, l’inscription aux annexes de la Directive Habitats tout comme la présence de réglementations locales ou nationales. Conformément aux engagements sur la responsabilité régionale l’endémisme et les enjeux insulaires liés à la conservation végétale seront retenus. Les résultats de cette phase sera un ensemble de critères communs utilisés pour prioriser les actions de conservation et une liste d'espèce choisie pour chacun des partenaires.
A2/ Planification des actions
Une fois les espèces prioritaires sélectionnées, il conviendra de sélectionner les populations d’espèce qui auront besoin de mesures de conservation in situ urgentes (par exemple la gestion, l’éradication d’espèces exotiques envahissantes, la mise en défens, le renforcement ou la création de population) et des populations où la récolte de graines devrait être exécutée pour la conservation en banque de graines et leur utilisation. Dans le cas où les espèces cibles retenues pour les actions in situ dans le cadre de ce projet on déjà été récoltées au cours d’autres projets et sont déjà conservées dans des banques de semences par d’autres partenaires, notamment lors du programme «Ensuring the survival of endangered plants in the Mediterranean islands» ce matériel de propagation (les graines) pourra provenir de ces collections. L'expérience précédente des partenaires sera prise en compte dans la planification de toutes les activités.
A3/ Actions de conservation in situ
Il s’agit de mesures in situ visant à améliorer le statut de conservation des espèces/populations sélectionnées. La méthode privilégiée sera la translocation (incluant la réintroduction et/ou le renforcement). Néanmoin, d’autres mesures de gestion pourront également être mises en œuvre, comme: des mesures de défense passives (exclos); l’éradication ou le contrôle de plantes nuisibles; la plantation des végétations indigènes pour permettre la restauration des habitats ou encore la reconnexion de populations isolées.
La translocation sera mise en œuvre après la réalisation, pour chaque espèce, d’une étude sur la distribution naturelle des taxons (historique et actuelle) et d’une étude de sites, afin de confirmer si la réintroduction ou la restauration est possible et réalisable. De plus, des recherches sur le cycle de vie, la biologie reproductive, la biologie des populations et les exigences écologiques des espèces particulières ou des groupes de plantes seront évaluées avec attention. Une mise en culture ex situ des plantes cibles sélectionnées pour les opérations de conservation in situ sera réalisée par chaque Jardin Botanique ou Institution partenaire du projet.
Un plan de translocation pilote sera créé pour chaque espèce cible en tenant compte des lignes directrices de l’UICN/SSC (2013). Une approche similaire sera adoptée afin de prévoir les autres actions de management, potentiellement passives. Les translocations seront suivies régulièrement pour vérifier si, et dans quelles proportions, les objectifs initiaux ont été accomplis.
Les actions de conservation in situ seront mises en place pour un minimum de 30 espèces (au moins 5 plantes et 10 actions par île).
Toutes les activités mentionnées seront lancées en collaboration avec les autorités locales compétentes de chaque île, qui seront activement impliquées dans les actions de conservation in situ et les programmes de suivi.
A4/ Actions de conservation ex situ
La récolte, le tri et le stockage des graines ou fruits à des fins de conservation germoplasmique seront effectuées pour les espèces cible sélectionnées selon les règles nationales, internationales et standards (comme celles développées par les réseaux internationaux GENMEDA et ENSCONET). Le germoplasme sera collecté suivant les critères visant à maximiser la représentativité de la diversité génétique de chaque île. Pour réussir cet objectif, les collections du même taxon peuvent être réalisés dans plusieurs populations. Pour les taxons localisés dans deux îles ou plus, ils seront échantillonnés en tenant compte de leur occurrence multiple.
Les actions ex situ vont concerner un total de 600 accessions sur 120 taxons cibles (100 accessions pour au moins 20 taxons par île). Par mesure de précaution, les accessions seront dupliquées dans la banque de graines d’autres partenaires de ce projet ou, si c’est approprié, dans d’autres institutions.
Les données concernant l’éco-physiologie de la germination des germoplasmes récoltés seront obtenues grâce à la réalisation de test de germination. Les espèces qui doivent être testées seront sélectionnées sur la base de leur abondance en terme de nombre de graines par accession. De plus, les tests de germination seront réalisés uniquement pour ces espèces dont la distribution permet la collection d’une quantité adéquate de graines pouvant être utilisées à la fois pour la conservation ex situ et pour les tests de germination.
Outre la conservation ex situ des graines dans des collections à long terme, chaque institution devra assurer la production de plants nécessaire à la réalisation des opérations de conservation in situ. Une partie de la collection de graines sera dédiée à la «collection active des graines» pour la production de plantes. Dans le cas de plantes vivaces extrêmement menacées, une collection de boutures peut être utilisée pour maintenir ex situ une «copie» de la population sauvage. Maintenir une collection de plantes vivantes dans les jardins respectifs des partenaires permettra leur utilisation dans des plans de restauration, mais sera également utile pour la diffusion des résultats du projet et l’amélioration des connaissances sur la biologie des espèces.
En plus de cela, les partenaires participeront à des voyages d’échanges sur chacune des îles afin de partager les connaissances et les savoir-faire.
A5/ Mise en réseau, partage et communication
La création d’un réseau entre les partenaires du projet, les institutions et les autorités locales sur chaque île et les connections avec des initiatives et des projets internationaux connexes au niveau méditerranéen est considérée comme une priorité et vise à faire progresser la collaboration et l’efficacité de la conservation des plantes. Des actions spécifiques viseront à enrichir le réseau GENMEDA et à augmenter le nombre de ses adhérents, qui actuellement est de 13 membres répartis sur 7 pays, avec de nouveaux membres venant de la rive sud de la méditerranée et duProche Orient.
La communication sous ses différentes formes inclura le projet de site internet, une brochure, une présentation à destination des autorités de gestion locales et d’un public plus large et de courtes vidéos en anglais et dans la langue de chaque partenaire. Chaque partenaire organisera au minimum un événement local pour exposer les objectifs du projet et les problématiques relatives à la conservation de la flore indigène. Ces événements seront ouverts à la population et aux autorités locales ainsi qu’à toute personne qui pourrait s’intéresser au sujet. Les partenaires du projet présenteront ce dernier lors de réunions scientifiques (nationales ou internationales). Un atelier dédié à la présentation des résultats finaux du projet sera tenu avant la clôture.